Pourquoi étais-je revenue là ? On aurait pût espérer qu’après l’adoption de Gao, je n’aurais plus jamais remis les pieds au Chenil, et pourtant. J’avais besoin de réconforter ces pauvres bêtes, privée de tout, reniées du reste du monde, n’attendant que la mort comme fin à leur misérable vie. Ils ne méritaient pas ça ! Si il n’en avait été que de moi, je les aurais tous adoptés depuis longtemps. Mais la vie n’était pas faite ainsi et je savais en tant que maître chien que je ne devais m’attacher qu’à mon fidele partenaire avec qui je ferais chaque jour un véritable travaille d’équipe. Gao était-il celui que je cherchais. Sans doute que oui. De toutes façons, maintenant que je l’avais adopté…Pfff… C’était comme si un cauchemar ambulant avait débarqué dans ma vie et campait désormais dans mon salon. Enfin, notre salon. Et même si Esmiraël n’avait rien dit, je ne comprenais que trop bien ce qu’il ressentit. Qu’elle guigne tout de même d’avoir un colocataire ! Mais la maison en valait bien la peine et au moins, c’était à lui de faire la cuisine.
Mais je m’égare. Donc voilà, j’entrais dans ce Chenil que je conaissais si bien. Déjà les gémissements des chiots et les aboyements haineux des rebelles commençaient à me déchirer le cœur. Mais qu’est-ce je gagnais à venir me torturer ici tous les jours ? Je n’avais qu’à étirer le bras, saisir la poignée et je partais loin d’ici, de toute cette tristesse inifinie. Mais non, quelque chose en moi me forçai à avancer. C’était peut être à cause du rire sadique de ce gardien là bas, et du gémissement étouffé de ce magnifique berger…
Quoiqu’il en soit, je m’étais donc avancé vers la provenance du bruit en question et j’arrivais juste à temps pour voir l’employé du Chenil renversé la moitié de la gamelle d’eau sur la pauvre bête recrovillée dans un coin. Il s’agissait d’un border collie encore tout jeune au pelage bicolore tout emmelé. Il faisait peine à voir, qui mangeait sa nourriture pour ne pas mourir de faim on aurait dit. Mon pauvre petit cœur ne pouvait pas supporter de le voir souffrir ainsi. Je me suis donc assise sur le sol froid ; à sa hauteur et je l’ai appelé, ne sachant pas vraiment si il viendrait, mais essayant quand même.
- Hé, alors mon beau, ils t’ont fait du mal ? Ils sont méchants tu sais, mais nous ne sommes pas tous comme ça…Tu viens – Je pris le temps de lire la plaque qu’il y avait sur la grille – Never ? –
Oui, les gens avaient peut être raison de me considérer comme stupide parce que je parlais aux chiens.